Publié le lundi 15 octobre 2012 à 11H00
Près de deux cents brebis viennent de quitter leurs quartiers d'été, situés au camp national de Sissonne. Leur retour à « La Bergerie » de Montloué n'est pas passé inaperçu.
SAMEDI, un peu comme pour le passage du Tour de France, des badauds se sont rassemblés, dès 11 heures, sur le bord de la chaussée, comme dans le village de La Selve, pour apprécier ce spectacle insolite… Il s'agissait d'assister au retour des brebis dans leur bergerie. Ce peloton ovin était suivi de quelque 250 randonneurs qui ont bien fait de se prémunir de la pluie.
En effet, au sortir du village, ont commencé à se déverser des hallebardes, sur ce curieux cortège, jusqu'à l'arrivée à Montloué aux alentours de 17 heures, après 22 kilomètres, à pattes ou à pied.
Cultiver la convivialité
Devant le succès de la première « Transhumance des brebis », l'an dernier, le Conservatoire d'espaces naturels de Picardie et la Bergerie de Montloué ont renouvelé cette marche conviviale intergénérationnelle, de Sissonne à Montloué. Le troupeau a cheminé, au rythme des cloches, guidées par les chiens de bergers, en suivant des petits chemins et routes de campagne. Une pause déjeuner a eu lieu, à la ferme de la famille Lemaire, à Dizy-le-Gros. Tandis que les moutons prenaient un peu de repos, la mi-temps a été consacrée au partage d'un méchoui, avec d'autres spécialités thérachiennes.
Après le repas, le long défilé a rejoint la ferme Gosset à Montloué, pour clore cette journée, cidre et jus de pommes de Thiérache attendaient les courageux marcheurs.
Cette journée a permis de cultiver la convivialité entre des personnes venues de tous les horizons pour cet événement annuel.
Préserver la biodiversité
Comme en 2011, cette initiative s'est fondée sur un partenariat entre le camp militaire de Sissonne et le conservatoire d'espaces naturels de Picardie. Les moutons ont pâturé, durant plusieurs semaines, sur de grandes étendues de pelouses sèches du lieu d'estive, pour lutter contre l'embroussaillement et conserver la précieuse diversité de cet endroit.
Depuis 2005, le ministère de la Défense, le camp de Sissonne et le conservatoire d'espaces naturels de Picardie travaillent ensemble pour la préservation de la biodiversité de pelouses sèches calcicoles, appelées autrefois « savarts », contre l'invasion de résineux et de broussailles. Les brebis ont été, en compagnie d'une bergère attitrée, Amélie Vandenberghe, « de paisibles agents d'entretien de ces espaces verts », gardiennes de ces espaces floristiques et fauniques exceptionnels, peuplés d'anémones sauvages. « Notre philosophie est d'offrir l'image d'une agriculture plus humaine qui protège la nature », a souligné Michel Gosset, un des propriétaires de « La Bergerie ».
---------------------------------------------------------------------------------------------------------
Article du Courrier Picard : Deux cents brebis et autant de marcheurs.